ZORRO OU ZERO ?
On a vécu deux situations exceptionnelles ce jeudi à l'Assemblée de Quartier du Nord-Ouest : le présence d'une dizaine de jeunes et une séquence démagogique de première qualité .
Voir entrer dans la salle un groupe de jeunes était déjà étonnant. Habituuellement, à Lambersart, les réunions de quartiers ne rassemblent que des adultes, souvent sages, venant s'informer des projets municipaux ou faire part publiquement d'un mécontentement.
L'autre soir, l'entrée des jeunes changeait la donne . Venaient-ils pour chahuter ? Pour perturber ? Pour se bagarrer même ? L'ordre du jour prévoyait bien une information et un échange sur l'insécurité à la Cité familiale et l'installation des premières caméras.Etait-ce le motif de leur venue ? Dès leur entrée en fond de salle j'ai senti naître dans l'assistance une inquiétude, un malaise et chez certains adultes j'ai vu poindre une agressivité.
Mâchoires serrées mais s'exprimant calmement un homme a raconté les feux de poubelles dans sa rue et les dégâts à son véhicule. Une dame prit le relais pour dire sa peur devant les attroupements et devant le grand chien d'un des jeunes présents dans le groupe.Un autre encore parla d'alcoolisation. Peu à peu se dessinait le tableau d'une zone où régnaient l'insécurité et les troubles du voisinage...
C'est alors que, bondissant de son siège, un Zorro très énervé réclama la parole pour les jeunes qui ne l'avaient pas encore demandée , tout en fustigeant les adultes intolérants à la jeunesse . Cette belle jeunesse...avenir de notre pays . Et vas-y que je t'en remette une louche et une deuxième . Un beau , un très beau morceau de démagogie .
Ils ont dû bien rire les quatre jeunes présents dans la salle qui avaient été pour deux d'entre eux condamnés l'après midi même par le juge pour incendies de poubelles et de véhicule , dans le quartier !! Ils sortaient tous les quatre du Palais de justice !
Bravo, M. Zéro ! Faut-il vous dire que ce n'est pas en flattant les jeunes qu'on les éduque ? Platon l'a dit bien longtemps avant moi. Croyez-vous que votre attitude vous ait apporté le respect de ces jeunes ? Désolé de vous l'apprendre, Monsieur, les jeunes vous méprisent justement parce que vous ne leur avez donné, ce soir là, aucun repère.
Me croirez-vous si je vous dis qu'il faut les aimer plus , les comprendre mieux et les guider plus que les flatter ? En un mot les éduquer.
Malgré votre erreur j'espère que le début de dialogue public qui s'est instauré ce jeudi entre des jeunes et des adultes de la Cité familiale, se poursuivra . Sans démagogie .