RESPONSABLES ? COUPABLES ? IRRESPONSABLES ?
Suis-je à ce point dépassé ? J'aurais déjà dû comprendre quand un jour, en reconduisant chez lui un enfant de 12 ans surpris à monter sur le toît d'une église de Lambersart, sa mère m'a lancé - « Mais, Monsieur Cousin,je n'en suis plus maître. Si vous pouvez faire mieux que moi, prenez-le, placez-le ! » .
J'aurais dû comprendre que les temps avaient bien changé. D'un côté la démission avouée des parents , de l'autre l'impossibilité pour d'autres adultes, dont j'étais, de se substituer un tant soit peu aux parents , offrant ainsi une belle marge d'impunité aux enfants fautifs .
Cette semaine m'en a donné deux preuves.Dans notre région, comme le relate La Voix du Nord, un maire se voit inquiété par le procureur parce qu'il a puni lui-même de quelques jours de travaux communaux des adolescents fautifs tandis qu' une conductrice de bus est assignée en justice pour avoir traité de « p'tit con » un élève plus que turbulent dans son car.
Entre nous, elle aurait été mieux inspirée de dire « casse toi, sale con » comme l'a dit au salon de l'agriculture le président de la République qui, à ma connaissance, n'a pas été inquiété. La nuance est importante. « Sale con » est un constat presque objectif alors que « p'tit con » est une appréciation incontestablement péjorative .
Mais ,restons sérieux pour vous dire que je suis souvent indigné de constater l'impuissance des adultes face aux petits méfaits qui se produisent sous leurs yeux.
Le maire, par exemple, qui a sanctionné les deux adolescents, a pris sa décision en tant qu' officier de police judiciaire, dans un délai court ; ce qui a incontestablement du sens pour les jeunes. N'est-ce-pas préférable à une convocation chez le juge plusieurs mois après les faits ? C'est préférable mais c'est interdit .
Il y a plus grave. La suspicion envers les adultes détenteurs d'une parcelle d'autorité est trop souvent la règle . Pensez par exemple aux policiers systématiquement inquiétés, souvent accusés et parfois désignés à la vindicte publique quand un banal contrôle routier tourne mal. L'effet est désastreux .
Et maintenant voici les soirées - apéros sur la place publique ,qu'on n'ose pas qualifier de beuveries , qui trouvent leurs avocats ! Dans le « Journal du Dimanche » de ce jour un journaliste défend et glorifie presque « ces auto-organisations de masses festives » qui empêchent la France « de dépérir d'angoisse ! et ...« qu'un magistrat qui fustige l'alcoolisme ; qu'un flic, un maire ou un ministre, chargé du vivre ensemble » ne peuvent comprendre .
Désespérant de démagogie et d'irresponsabilité .