5 MINUTES AVEC... PAULE DUCHATEAU
C'est une figure locale qui ne laisse jamais indifférente.
D'abord par son dynamisme. A 89 ans elle roule toujours à bicyclette mais possède encore une automobile.Elle a même participé – à vélo, bien sûr - à l'inauguration des premières bandes cyclables de Lambersart. Elle ne se gêne d'ailleurs pas pour critiquer les bandes séparatives qui ont été posées sur la chaussée et qui lui ont valu une chute rue du Bourg. Quel drame aussi quand un malandrin « m'a volé min vélo ! » .
Son patois,aussi, quel régal ! Un mélange de franc-parler et de gouaille mis en valeur par une double dose de bon sens . On ne passe pas à côté car Paule a des idées bien arrêtées qu'elle exprime que ça plaise ou non et de quoi clouer le bec de tout jeune présomptueux . En outre, c'est un vrai moulin à paroles même si elle s'en défend. C'est là tout son charme . Ajoutez à cela ses yeux bleus, je crois, qui ne laissent place à aucun faux-fuyant et vous êtes conquis.
Même sur l'orthographe elle en impose. Elle a participé cet hiver à la dictée de la « semaine bleue » où elle m'a rabroué par un « tais te,ti ! » car je bavardais avec mon petit voisin. Cet après-midi elle a participé au jeu du mot le plus long et elle a trouvé « fellaga ». Je lui ai fait remarquer pour la taquiner qu'il manquait un « h » et qu'on écrivait « fellagha ». Réponse immédiate : « on peut écrire les deux ». Chapeau !
A la voir on a l'impression qu'elle ne s'arrête jamais, qu'elle est au courant de tout, qu'elle voit tout ... comme ces jeunes qui jouent « une partie de jambes en l'air derrière la résidence » . La résidence, c'est le Clos du Bourg . Avant de s'y installer , elle habitait Canteleu (depuis 36, précise-t-elle) où elle est toujours connue comme le loup blanc.
Aujourd'hui encore elle est partout , alors il lui arrive « d'être bloquée avec 16 de tension. Dans ché cas là je prends de l'Euphitose. Ché pas remboursé par la Sécu mais cha calme mes nerfs ! ». Aujourd'hui aussi elle est inquiète pour sa fille directrice d'une maison de soins pour malades souffrant de la maladie d'Alzaheimer dans la région de Draguignan où les pluies torrentielles ont provoqué une vingtaine de morts.
Une vraie « figure » de chez nous, Paule.