DESILLUSIONS DEMOCRATIQUES
La série récurrente des 6 réunions de quartier vient de s'achever par une réunion publique à laquelle ont été invités les 3000 habitants du Pacot Vandracq. Moins de 100 personnes se sont déplacées et pourtant le sujet unique de la réunion aurait dû intéresser un grand nombre . En débat : la rénovation du quartier d'ici à 2013 avec des propositions sur l'environnement; des conséquences sur l'habitat et des projets touchant les services publics.
Décevant ? Oui ,bien sûr. J'ai eu l'impression très désagréable d'avoir posé une question ou d'avoir adressé une invitation à quelqu'un qui n'a pas pris la peine de répondre.
Pourquoi ? Je n'ose croire que les absents s'en remettent totalement au choix des élus !
Mépris ? Accablement d'une population qui ne croit plus en rien et surtout pas "aux politiques" ?
Déception d'avoir déjà été trahis ou "roulés dans la farine "?
Conviction qu'il est inutile d'engager une lutte du pot de terre contre le pot de fer ?
Ou conviction que tout est déjà décidé et qu' "on cherche à nous faire avaler la pilule" ?
Je n'y crois pas. Il existe encore entre la population et les élus locaux, les élus de proximité,une considération,un respect mutuel et une confiance réciproque.
La peur de s'exprimer en public ?
Ce jeudi 9 mars, la télévision offrait-elle des émissions plus attractives qu'un débat sur la démolition-reconstruction de certains appartements ? J'ai vérifié : à l'exception d'un film coté 3* mais datant de 1960,il n'y avait rien de captivant.
Etait-ce dû à un défaut d'information ? Je n'y crois pas non plus.Bien sûr,on peut toujours faire mieux , mais, à plusieurs reprises, le bulletin municipal a évoqué la rénovation du quartier ; le maire en a parlé aux voeux ; une invitation à la réunion a été distribuée dans chaque bôite aux lettres et un article de "La Voix du Nord" posant les bonnes questions ne pouvait qu'inciter à participer à cette rencontre.
Alors ????
J'ai bavardé un long moment à l'issue de la réunion avec un jeune-adulte qui m'interrogeait : -" Vous ne trouvez pas qu'il y a un malaise ?" m'a-t-il demandé 5 ou 6 fois sans pouvoir lui-même me donner la ou les raisons de ce "malaise". "Vous auriez dû faire faire une enquête de porte en porte par les jeunes du quartier pour questionner tous les habitants. Ils auraient été intéressés !"
Soit. Mais faut-il en arriver là ? Faut-il presque supplier pour que nos concitoyens donnent leur avis ? La démocratie n'a-t-elle pas comme fondement la participation des citoyens ? N'y a t il pas un droit d'être informé et de pouvoir participer mais, en retour ,un devoir de participer ? Et ces citoyens auront-ils le droit de contester les choix qui seront faits en leur nom bien qu'ayant manqué eux-mêmes à leur devoir de prendre parti ? Peut-il y avoir des droits sans devoirs ?
J'ai la conviction que la Démocratie dite participative, et la démocratie " tout court", ont besoin d'un ancrage solide dans les esprits. On en est loin. Peut-on compter sur l'école pour que l'Education civique prenne le pas sur l'Instruction civique ? Peut-on seulement compter sur les familles pour faire naître et développer la "Vertu civique" ? Je suis presque gêné d'employer ce mot "vertu". Est-il encore dans nos dictionnaires ?
Pour l'heure je vais tenter d'analyser le "malaise" .....