JE N'AI RIEN DIT...
C'était aujourd'hui la journée nationale de la déportation. A Lambersart,les élus, les associations patriotiques et leurs 12 drapeaux, la batterie-fanfare qui pour la première fois s'est essayé à une interprétation martiale de l'hymne européen ont honoré les déportés de la seconde guerre mondiale et ouvert ainsi la " semaine du souvenir".
Il y a des noms difficiles à prononcer : Dachau, Ravensbrück, Auschwitz...tellement ils sont la honte des hommes. Pourtant il faut en parler et répéter pour que les atrocités qui y ont été commises ne recommencent pas.
Comment a-t-on pu en arriver à de telles abominations ? Les sociologues et les ethnologues ont certainement des réponses.Celle qui me semble essentielle est l'acceptation de la lâcheté par le plus grand nombre.
La lâcheté collective a été à son comble quand en 1938, Chamberlain pour les Anglais et Daladier pour les Français ont cédé à Hitler en abandonnant leur allié tchèque. A leur retour de Munich les foules les ont applaudis mais comme l'avait très bien et très vite compris Churchill ," Ils ont accepté le déshonneur pour avoir la paix , ils auront le déshonneur et la guerre".
Germaine Tillion, rescapée d'un camp de concentration récemment décédée le disait d'une autre manière :"C'est à ce moment là et même plus tôt qu'il aurait fallu donner le coup de trique à Hitler. Il y aurait eu beaucoup moins de morts après."
Aujourd'hui la question ne se pose -t-elle plus ?
Une belle idée aussi de la lâcheté est celle qu'exprimait un pasteur dont je ne connais pas le nom et que je cite de façon approximative : "Quand ils sont venus arrêter des communistes, je n'ai rien dit, je n'étais pas communiste ; quand ils sont venus arrêter des socialistes, je n'ai rien dit, je n'étais pas socialiste ; quand ils sont venus arrêter des juifs, je n'ai rien dit,je n'étais pas juif ; quand ils sont venus m'arrêter, je n'ai rien dit ,il n'y avait personne pour me protéger " .
Même si la dernière phrase gâche un peu les précédentes par sa motivation intéressée et l'espoir secret d'être secouru, c'est un bel appel à ne pas céder à la lâcheté. Aujourd'hui comme hier.