LA PANTOUFLE -2
La Chapelle d'Armentières tient dans ma vie une place privilégiée. J'y suis né .J'y ai vécu ma petite enfance et, jusqu'à l'âge de 18 ans, j'y ai séjourné chez ma grand- mère maternelle qui m'accueillait le week-end en quinzaine quand j'étais pensionnaire au "collège" d'Armentières maintenant transformé en lycée Paul Hazard.
Aujourd'hui ce sont les tombes de ma famille qui me relient à cette commune et particulièrement au quartier de "la Pantoufle" traversé par la rue Victor Vigneron ; une longue rue qui relie "la route nationale" et l'église St-Vaast au passage à niveau de la ligne de chemin de fer Lille-Dunkerque. Au delà, c'est Houplines.
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A "la Pantoufle", la vie s'exprimait autour de deux "cafés" qui se faisaient face. Là, après les enterrements dans le cimetière proche, les familles et les amis du défunt se réunissaient pour" boire un verre". Parfois, après les premiers échanges empreints de tristesse, les langues se déliaient , le ton montait et des rires libérateurs d'émotion prenaient le dessus.
L'épicerie chez Léa - la fille à Denise ,comme on disait- était le seul commerce du quartier. On y trouvait un peu de tout : quelques produits de droguerie, des vêtements d'usage, et des pantoufles ,bien sûr ! C'était le lieu de rendez-vous de tous les commérages , papotages et camanettages, comme on dit dans le Nord.
Cinq fermes bien entretenues , un fleuriste- apiculteur , une "becque", des champs et des pâtures donnaient à l'ensemble un caractère presque rural à deux pas d'Armentières "la cité de la toile".
Voilà le décor. Il a peu changé depuis soixante ans sauf que les cafés et l'épicerie ont disparu ...